L’Église Méthodiste Unie offre un repas aux prisonniers
Les membres de l’Église Méthodiste Unie de Lodja et ceux de l’Église Catholique ont apporté de la nourriture à plus de 167 prisonniers se trouvant dans les maisons carcérales de Lodja dans la province du Sankuru en République Démocratique du Congo.
Le territoire de Lodja forme deux districts ecclésiastiques Méthodistes Unis dans la Conférence Centrale du Congo se trouvant dans la Région Épiscopale portant le même nom.
Les Méthodistes Unis et les Catholiques ont visité les pensionnaires de la Prison Centrale de Lodja, ceux du Parquet General du Sankuru, ceux du Parquet de Grande Instance de Lodja, en suite ceux de l’Auditorat Militaire de Garnison de Lodja et de l’État-Major Commandement de la Police Nationale Congolaise, et enfin ceux du Sous-Commissariat de la Police Petit Marché Maman AWUYI toujours à Lodja.
Selon le Révérend Robert Shuyaka, Surintendant du District Ecclésiastique de Lodja Sud, l’assistance aux prisonniers de Lodja intervient après huit jours de campagne de prière entre l’Église Méthodiste Unie et l’Église Catholique dans le cadre de l’œcuménisme pour la paix à l’Est de la République Démocratique du Congo. La campagne a été organisée sous le thème « Nous avions vu les étoiles, c’est pourquoi nous sommes venus l’adorer ».
« Cette prière est organisée chaque année entre nos deux églises, mais les deux dernières années, cela n’a pas été possible à cause de la pandémie de Coronavirus » a indiqué le Révérend Robert Shuyaka.
En 2019 avant la pandémie de COVID-19 en RDC, une initiative similaire avait permis de nourrir plus de 130 prisonniers dans le territoire de Lodja.
Shuyaka a indiqué qu’une partie des offrandes récoltée au cours de cette prière a servi à l’achat de la nourriture pour assister les prisonniers.
« Dans les prisons du Territoire de Lodja, l’État n’assure plus la prise en charge de la nourriture des prisonniers. Ces sont les familles des prisonniers qui remettent de l’argent aux gardiens pour qu’ils puissent être nourris » souligne-t-il. « Donc, si la famille ou les connaissances ne vous apportent pas de nourriture à partir de la maison, vous risquez de mourir de faim en prison » ajoute-il.
Berger Denis, un laïc de l’Église Catholique qui a travaillé dans le comité organisationnel du culte œcuménique indique que les familles des prisonniers sont obligées de remettre l’argent aux gardiens des prisons pour que la nourriture puisse entrer en prison.
« Même les familles qui apportent à manger à leurs frères à partir de leurs maisons sont obligés de payer un montant de 5000 à 7000 CDF aux Policiers commis à la garde avant de remettre à manger à leur frères ou sœurs qui sont en prison » dit-il.
Denis a affirmé que c’est à la suite de ces conditions déplorables que les membres clergés et laïcs de de deux dénominations ont décidé d’apporter de l’aide aux prisonniers.
« Nos pasteurs et nos Abbés et nous même les leaders laïcs de nos deux églises avaient fait un constat amer des conditions inhumaines et précaires infligées aux prisonniers dans les différentes prisons de Lodj »’ fait savoir Berger Denis. « ’C’est ainsi que nous avions décidés de prendre une partie de nos des offrandes issues de cette prière œcuménique enfin d’offrir un repas spécial à ces derniers pour la circonstance’ ».
Le Révérend DS Robert Shuyaka déplore le fait que le Gouvernement de la République n’améliore pas les conditions de détentions des prisonniers.
« Les conditions de vie infligées aux prisonniers dans le Territoire de Lodja suivant le constat que nous avions fait ne pouvait pas nous laisser indiffèrent, c’est pourquoi il fallait agir » a dit Shuyaka.
« Il y en a qui meurent en prison tout simplement parce qu’ils n’ont pas accès à la nourriture et aux soins de santé » déplore-t-il.
« Ce qui me fait mal un peu, c’est le fait de voir les conditions déplorables et inhumaines dont ces Prisonniers sont soumis. Ce que nous avons fait aujourd’hui c’est circonstanciel, alors qu’en tant qu’humain, ils sont obligés de manger tous les jours. Malheureusement, il n’y a pas un programme spécial pour nourrir ces prisonniers et ce droit est restreint pour eux ».
« Mais, ce jour-là, les prisonniers, les soldats et les policiers qui se trouvaient dans de toutes ces maisons de correction ont mangé à leur faim » a indiqué Shuyaka.
François Omanyondo est le Communicateur de la Conférence annuelle du Congo Central.
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